mercredi 10 décembre 2008

Pôle Nord, repaire de Superman.

Je suis mal.
Vraiment pas bien. J'ai perdu un morceau de moi-même hier. Et quand je dis un morceau... Tout, en fait.
Tout ce qui pouvait avoir la valeur.
L'impression de m'être perdu moi-même, de m'être laissé quelque part et de ne pouvoir aller me chercher.
C'est d'autant plus difficile après s'être senti plus entier et fabuleusement vivant que jamais encore quelques heures auparavant, la veille.

J'en ai annulé ma soirée.
Je n'ai pas mangé. Ni dormi.
Même pas bu une bière. Une bière de Corse pourtant.
Envie de rien.
Ou plutôt si, envie de beaucoup de choses, mais personne pour y répondre.
Passé ma soirée à réfléchir. Encore et encore. Revenant toujours aux mêmes réponses, aux mêmes conclusions.
Aux mêmes horizons.
Et à d'hypothétiques nouveaux.

Quand on est capable de créer l'avenir, un avenir plein, intense, dense, qu'on le touche presque du doigt et que tout à coup il nous est soufflé d'un coup de vent glacé, il y a probablement une bonne raison à ce qu'on ne soit pas très bien.
Pourtant je suis quelqu'un de désespérément optimiste. Pour être dans cet état-là, c'est que c'est profond. Bien plus que ça ne l'a jamais été.

Je veux prendre par la main et dire "Allez viens, fini les hésitations, les tortures de l'esprit. On va bouffer de la vie, mordre du quotidien qui ne se ressemble pas"
On ne joue pas. Je suis sérieux.
Pour une fois je voudrais être égoïste moi aussi.

Il y a quelques jours, j'évoquais en souriant le froid mortel du Pôle Nord, mais version repaire surgelé de Superman.
Aujourd'hui, c'est beaucoup moins souriant. Affreusement moins.
C'est la température actuelle de mon sang et de mon coeur.
Il pompe de la glace pilée. Avec tous les tranchants, les pointes et les piques de lames de rasoir brisées. Les dégâts que ça fait en passant. Et je les sens bien. A chaque instant.
Putain, ça saigne, c'est une marée...
Rouge.
Sur blanc.
Manque de bol, je me vide pas. C'est juste un flot continu, infini, triste et douloureux.


Pourtant...
Désespérément optimiste. Et désespérément patient.
Malgré tout, je préfère allumer une bougie que maudire l'obscurité...
Et cette bougie, elle restera allumée. Comme un phare qui indique le chemin pour guider.

2 commentaires:

Bart Macleod a dit…

watcha Hatch.... il y a des grenouilles qui peuvent se congeler pour hiberne. Et chaque ete elles reviennent a la vie. Tu n'est pas un batracien que je sache. je ne sais pas pourquoi c'est dure pour toi maintenant. Mais sache que des personnes pensent a toi H 24. Alors, reprend ta gratte, ecrit des textes, et impressionne moi. Mais par pitiee, ne stagne pas. C "Ton Bart" qui te le demande.

H'Rafn a dit…

J'écris, mon bon Bart, j'écris... Des textes, j'en ai plein la tête.
Le genre de texte qui donne l'impression d'avoir du barbelé solidement serré autour de son coeur.
Et à chaque battement...
D'ailleurs c'est une image d'un de ces textes, justement, qui finira peut-être en musique si j'arrive à le finir comme je le veux...
D'ici là, j'en mettrai peut-être un ou deux autres...
Il y en notamment un dont j'ai la musique en tête, et les paroles ont coulé sous mes doigts aussi facilement que le sable s'écoule d'une main...