jeudi 11 mars 2010

Monsieur ? Vous voulez une rose ?

C'est la question qu'on m'a posée, dans un français impeccable, avec presque même un accent du 16è arrondissement... Avant même que je me retourne, prêt à envoyer chier l'importun, j'ai su qu'il n'était pas pareil que ces emmerdeurs du soir qui passent dans tous les lieux publics avec leurs fleurs de daube qui tiennent 2 heures...

Un vieil homme débonnaire, aux habits propres, chaussures cirées et manteau duffle-coat d'un beige sans trace m'invective ce midi au sortir du restaurant espagnol où nous avons l'habitude de manger (Les Voisins, un excellent restaurant-bar à tapas du côté de République, cuisine traditionnelle française à midi, bar espagnol le soir, je vous le conseille !).

Ce probable septuagénaire souriant aux cheveux blanc immaculés me tend une rose, elle aussi d'un blanc immaculé.
Bon sang, soit mon cerveau émet des ondes cérébrales, que même à ce niveau-là, Jean Grey, elle fait figure de crétine congénitale corticalement atrophiée, soit je peux encore noter une "coïncidence" de plus à mon carnet qui commence véritablement à ressembler à une encyclopédie en 60 volumes, reliés cuir, avec index, glossaire et atlas géographique en sus !
Et ma foi, elle est magnifique, cette fleur, elle semble émettre de la lumière sur le velouté de ses pétales...
Mais voilà, je crois pas aux coïncidences, mais aux preuves.
Aux évidences.
Je la lui ai donc prise, sa rose blanche.

Et j'en suis très heureux.

Rien n'est jamais définitif (sauf la mort. Et, normalement, elle ne devrait plus revenir me voir tout de suite !).
Profitons donc de cette petite merveille. Humons son parfum délicat, caressons ses textures, et goûtons à sa douceur du bout des lèvres...

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