mardi 9 février 2010

Aimez et honorez vos aïeux

Il est des jours qui ne devraient pas exister.
En fait non, pas qui ne devraient pas exister. Que l'on ne devrait pas avoir à vivre.
Celui-ci en est un.
Un jour où on sait ce qui va arriver, on ne le veut pas, et pourtant malgré toute la force et la volonté que l'on y met, cela arrive quand même.

J'aimais énormément mes grands-parents. Ils m'ont en partie éduqué. Comme dans beaucoup de familles.
Lorsque ma grand-mère est décédée, elle avait été pendant 9 mois avec nous, heureuse à nouveau, à tel point qu'elle se remettait à bouger, à rire et à faire de l'humour, à être espiègle. Et elle est partie.
Ce fut un grand vide.
Mon grand-père, un homme dur, mais droit et serein et dont j'ai hérité pas mal de choses (notamment les yeux bleus ;-) merci à lui !), était issu d'un milieu modeste. Mais comme tous les anciens, il était détenteur d'un savoir et d'une connaissance que peu de personnes peuvent se targuer d'avoir encore aujourd'hui. Il avait écrit ses traces dans l'Histoire. Il avait des dizaines, des centaines de choses à raconter, et j'étais assoiffé d'entendre, d'apprendre, d'absorber tout ce qu'il pouvait m'apprendre. Et je n'ai pas pu lui dire adieu, parti en Allemagne pour mes études. Il est décédé entouré de ma famille, heureusement. Mais j'aurais aimé être là. Ce week-end là, j'aurais pu rentrer. J'avais pris la décision de changer mes habitudes contre mon intuition, et d'aller faire une visite à Darmstadt. Je l'ai regretté pendant longtemps, j'ai mis du temps à me le pardonner.
Il n'y a jamais à hésiter.

Si vous avez encore vos anciens dans vos familles, autour de vous, choyez-les, chérissez-les, écoutez-les. Non, ils ne radotent pas. Ils savent.
Ils savent à quel point ce qu'ils répètent inlassablement est une leçon importante et qu'à leur yeux le monde ne l'a pas compris.
Ils ont vécu des choses que même dans vos pires cauchemars vous n'en sentez que l'ombre menaçante passant au loin.
Eux l'ont vu. En pleine lumière. Parfois payé de leur sang.
Ce qu'ils vous montrent dans leurs yeux parfois hagards c'est qu'ils savent aussi que parmi tous ces souvenirs qu'ils portent, il en est certains que vous n'aurez pas à revivre, et d'autres qu'ils vous souhaitent de vivre, de toute la force de leurs âmes emprisonnées dans leurs corps fatigués et malgré leur lassitude de devoir encore se battre.
Car ils ont eu le bonheur des joies simples aussi.

Le bonheur que dictait le cœur.

En ces temps où tant de choses changent et nous changent, écoutez vos cœurs.
Et si là où vous vous sentez si bien, si là où votre cœur bat à tout rompre, si là où vous êtes dans une bulle de joie et de bonheur est impossible, alors défiez l'impossible.
L'humanité a avancé en défiant l'impossible. L'Histoire est pavée d'impossibles.
Ecrivez la vôtre.

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