lundi 26 avril 2010

Lendemain de fête (non, vraiment, c'était la St Marc, hier !!)

On fuit bien peu souvent qui on est, ou ce que l'on est. Encore plus quand il s'agit de ce qui est enfoui dans notre jardin secret.
Et souvent de vieux zombies ressortent de notre cimetière secret, qui jouxte le jardin justement. Ce cimetière rempli de tombes affreuses, comme de vieilles cicatrices pas refermées, suintant sur notre vie toute entière. Et nous avons beau les enfouir sous des tonnes de plâtre, de sable, de ciment, faire couler toute la fonte en fusion que nous voulons, il n'en reste pas moins que chaque parcelle de cette terre souillée se rappelle régulièrement à notre bon souvenir... pas si bon que ça.
Des zombies, des fantômes, des succubes, des incubes, et nos vieux démons qui ressurgissent, inlassablement.

Non ça n'a rien d'une vision pessimiste, et vous conviendrez, j'en suis sûr, que nos cadavres dans le placard ont toujours un doigt ou un pied coincé dans la porte de notre esprit, porte qui s'ouvrira au moindre souffle, un regard, un parfum, un effleurement, une pensée ou même juste un rêve.
Je me suis couché à 5heures ce matin, oui, je sais, j'ai déconné un peu, mais y'avait un boulot que je tenais absolument à avancer. Mes rêves ont été peuplés de quelques fantômes, et d'incroyables bourrasques de vent qui rafraîchissaient ma peau. Je me retrouvai soudain nu, au bord d'une falaise comme à l'aiguille d'Etretat, les pieds dans l'herbe verte et grasse, les bras écartés, prenant de plein fouet sur mon corps brûlant les rafales et les embruns. Le vide m'attirait et me repoussait, comme une femme qui ne sait pas ce qu'elle veut. Je m'élançai alors, et loin de tomber, je prenais les vents pour support et je tournai et retournai, goûtant à la sensation du vide, si dense pourtant. L'impression de bras m'entourant, m'attirant, de mains me caressant et me griffant, de dents me mordant ou de bouches m'embrassant...
Je suis peut-être un fou dans mon genre, mais la folie n'est-elle pas de renier la tristesse des routines et des chemins battus ?

Il paraît que c'est un fait connu que les gens de signe vierge réfléchissent beaucoup. Et que les roux ont un caractère de feu, qu'ils sont volcaniques.
P'tain, je suis vierge, ascendant vierge, et roux.
Comme quoi, c'est pas incompatible d'utiliser ses neurones et de brûler de flammes plus vives qu'un incendie en forêt de sapins ! Au contraire, cogito, ergo sum, c'est bien je pense, donc je suis, et autrement dit, je pense, donc je vis...

Vivre ce que j'ai envie de vivre, ou refuser ce que je n'ai pas envie de vivre, me casser en Normandie au dernier moment pour une fête surprise, me pencher au-dessus d'un parapet en goûtant à l'adrénaline du vide, croiser un regard dans la rue et le soutenir jusqu'à en perdre pied, me faire voler un baiser dans une danse et en rire, me taper un galop comme la semaine dernière en Bretagne et lécher le sang qui coule de mon bras suite à la rencontre avec une branche de houx mal placée sur le trajet du canasson, ... Vivre quoi.
On n'a qu'une vie, et elle passe foutrement vite. Si je ne la vis pas maintenant, ce n'est pas demain que je le ferai.
Dans un pays où les libertés se font réduire comme neige en plein cagnard sénégalais, où refuser l'aliénation est un crime, oui, vivre sa folie est une liberté inexpugnable.
Le vrai crime est de se ranger, et de se persuader qu'on a raison de le faire, parce que "c'est la meilleure chose à faire"...

Rhââaa voilà... je voulais juste laisser quelques mots, 2 ou 3 lignes, et j'ai encore laissé mes doigts aller sur ce clavier, vagabondant au gré de mon âme, laissant même sur le bout de ma langue un goût d'inachevé... acide et délicieux.



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