vendredi 2 avril 2010

2 avril ...

Ca y est, c'est passé.
Foutons la paix aux poissons pour 1 an, et par pitié, évitons les "Nan c'était hier, mais comme je t'ai pas vu, j'te'l'fais aujourd'hui..."
J'ai quand même failli assassiner un de mes collègues ce matin quand il m'a annoncé que le serveur principal était tombé pendant la nuit, en m'énumérant tout ce qui avait été perdu et les répercussions que cela engendrait sur son activité, puis après 5 minutes que c'était un poisson d'avril.
Ce matin.
2 Avril.
Je pense que j'irai le faire tomber dans un bac de piranhas un peu plus tard, en marmonnant une petite comptine démoniaque, un rictus vague au coin des lèvres...
"Dans mon asile,
Faut pas être hémophile.
Y'a pas de crocodile,
C'est inutile.
Je suis aquariophile,
J'te présente, gros débile
Mes jolis Poissons d'avril...
"

Sinon, chose curieuse... J'avais un échantillon de parfum Hypnotic Poison de Dior sur mon bureau (le tout petit aérosol). Et depuis quelques semaines, il avait perdu la majeure partie de son odeur. Et quand je dis la majeure partie, en fait, j'ai du le renifler encore la semaine dernière et il ne sentait plus rien à vrai dire. Rien du tout.
Je range un peu mon bureau il y a quelques minutes de cela. Je me dis que c'est probablement le bon moment pour le jeter.
Et de manière inconsciente, je le ramène malgré tout à mes narines.
Les effluves sont là, puissantes, présentes, et incroyablement vives.
Pas question de le jeter.
Les notes de Jacaranda et de vanille, ce velouté de l'amande amère... Je rajouterais presque une note de miel, de poivre blanc ou de muscade...
Les odeurs ont quelque chose d'ensorcelant (encore plus Hypnotic Poison, mais qui ne convient pas à toutes les peaux, de loin pas). De mystérieux. De magnétique. De précieux. De délicieusement frissonnant. On est capable de remonter en enfance rien qu'avec une odeur. Une effluve vous fera fermer les yeux, goûter à un moment intense, votre respiration s'accélèrera, le cerveau déclenchera une avalanche d'endorphines, des images inonderont votre esprit...
L'odorat, mon sens le plus développé, retrouvant son animalité, se promène en liberté dans le printemps qui revient...

Et puis, une fois n'est pas coutume, pour finir sur une note météorologique de saison, puisqu'après avoir fait croire que le printemps était là, le froid hivernal est de retour, je vous laisse sur ces quelques vers...
C'est de mon maître vénéré et absolu en terme de poésie, l'immense Charles Baudelaire, tiré de son chef-d'œuvre Les Fleurs du Mal, intitulé Brumes et Pluies...

    Ô fins d'automne, hivers, printemps trempés de boue,
    Endormeuses saisons ! je vous aime et vous loue
    D'envelopper ainsi mon cœur et mon cerveau
    D'un linceul vaporeux et d'un vague tombeau.

    Dans cette grande plaine où l'autan froid se joue,
    Où par les longues nuits la girouette s'enroue,
    Mon âme mieux qu'au temps du tiède renouveau
    Ouvrira largement ses ailes de corbeau.

    Rien n'est plus doux au coeur plein de choses funèbres,
    Et sur qui dès longtemps descendent les frimas,
    Ô blafardes saisons, reines de nos climats,

    Que l'aspect permanent de vos pâles ténèbres,
    - Si ce n'est, par un soir sans lune, deux à deux,
    D'endormir la douleur sur un lit hasardeux.


Je vous tire ma révérence pour 3 jours, retournant en mon Alsace natale...
Je ne vous oublie pas ...



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