mercredi 22 octobre 2008

Insomnies magiques

Encore une nuit d'insomnies.
Rentré la tête bien farcie, et pas forcément de choses désagréables. Je n'ai eu que des louanges pour mes entretiens, je vais être facilement en mesure de choisir ce que j'ai envie, et ma commerciale a été à la limite de m'embrasser tant elle était contente du fait que j'aie assuré pour l'entretien chez le client. Nan, c'est une image. Quand elle est contente elle a juste un grand sourire et elle parle avec un fort accent italien très mignon !
Donc rien à voir avec mes insomnies.
Il y a d'autres choses qui me trottent dans la tête.
Des visages, des odeurs, des yeux, des étoiles, des envies, des couleurs.
Et qui touchent à mon coeur.

Tiens d'ailleurs, parlant odeurs, aujourd'hui, au sortir d'un client, j'ai croisé une jeune femme blonde. Après qu'elle soit passée, j'ai non seulement reconnu son parfum, à savoir Angel de T. Mugler, mais également une odeur de peau. La même que celle de Déborah, la jolie blondinette qui m'avait dragué en terminale, et qui portait en plus Angel également (et vraiment bien !).
Il est de notoriété commune que les parfums ne sentent pas de la même manière sur toutes les peaux. Là pourtant, c'était le cas. La ressemblance m'a semblé saisissante.

Quand on a un nez développé, on peut arriver à capter des odeurs extrêmement fines. Comme l'odeur d'une peau. Voire plus.
C'est marrant, je dis plus parce que...
Bah ! Y'a pas de raison à ne pas vous raconter ça ici, c'est assez drôle ma foi.
J'ai arrêté de fumer en... je sais plus trop quand, mais c'était en août, il y a bien 3 ou 4 ans.
Quand on arrête cette saloperie qu'est la clope, la première chose, hormis la prise de poids immédiate, est la récupération de certaines capacités: mémoire, réflexes, vue. Notamment.
Pour ma part, depuis tout petit, j'ai toujours eu un nez assez peu ordinaire, si bien que si je n'avais aimé les épices, la moutarde, et tout ce qui est un tant soi peu fort dans la nourriture, j'aurais postulé pour faire Nez dans la parfumerie. Je sais différencier les fragrances de manière naturelle, et reconnaître les gens les yeux bandés rien qu'à leur odeur de peau.
Oui, c'est marrant, ça m'est arrivé de le faire. Jusque là, rien de bien extraordinaire.
Ce qui m'a bluffé moi-même, c'est que je récupère de plus en plus mes capacités d'odorat, à tel point que l'autre fois, dans le métro, plusieurs femmes sont montées dans la rame juste devant moi. Et j'ai senti les odeurs très intimes non seulement des peaux de ces femmes, mais aussi (j'étais assis sur un strapontin) celle de leurs sexes. J'ai su les différencier. Les associer. Attention, des odeurs très propres, les femmes étaient, d'ailleurs, parfaitement bien habillées, les cheveux propres, impeccables à tout point de vue. Rien à voir avec un quelconque problème d'hygiène. Mais je sentais leurs odeurs.
Ma première réaction a été de secouer la tête en me disant que je délirais, même si elles étaient relativement proches.
Mais en y repensant, en fait... Je sens l'odeur de mes collègues lorsqu'ils rentrent dans le bureau, je sens les odeurs de transpiration dans les couloirs de mon boulot, et j'arrive même à savoir de qui il s'agit pour peu que je connaisse la personne et que la "piste soit fraîche", je sens les parfums des femmes sur les trottoirs souvent plusieurs dizaines de mètres encore après leur passage, et certaines fragrances disparaissent très vite pourtant. Je sens les odeurs d'ozone lorsque l'orage arrive, et je sens même l'odeur d'après-rasage du mari de certaines des patientes qui sont passées sur ma table de massage plusieurs heures après que celui-ci les ai embrassé avant de partir au boulot.
Alors finalement pourquoi pas ?
Du coup, je me suis replongé dans mon livre, très content que mon odorat s'affine à nouveau, une nouvelle étape de franchie. Je retrouve avec plaisir le top de ce que mon odorat était capable de faire. Et j'aime ça.
C'est probablement l'un des 2 sens dominant chez moi.
L'odorat (que j'associe beaucoup avec le goût évidemment, même si c'est un sens à part entière) et le toucher.
Evidemment le toucher, avec les massages, il est essentiel.

Le toucher, quel sens surprenant. On n'a plus du tout conscience de ce que le toucher signifie. Oh si, bien sûr, les kinés, ou les ostépathes, ou tout masseur/masseuse un tant soi peu expérimenté(e) et impliqué(e), eux le savent.
Mais le reste du monde ne le connait plus.
On se serre la main, on se fait la bise.
Pour une main sensible et expérimentée, savez-vous que simplement par une poignée de main, on sent si l'autre est énervé, fatigué, nerveux, on sent le pouls rapide ou lent, si la main est moite ou sèche, si elle tremble, si elle est assurée ou peureuse, etc.
De la même manière, faites l'expérience vous-même.
Prenez 2 personnes à qui vous faites les bises. L'une que vous aimez bien, et l'autre qui vous est indifférente, ou au pire à qui vous faites la bise à contre-coeur.
Au moment où vous leur faites les bises, fermez les yeux et concentrez-vous sur ce que vous ressentez du contact, et de ce que votre corps vous transmet comme messages. Pas que physique. Mais vos sensations, ce qui peut remuer en vous.
Percevez à quel point ce simple point de contact d'une demi-seconde a comme impact à l'intérieur de vous.
Vous re-découvrirez des sensations, j'en suis sûr, je vous le garantis.
Et ce ne sont que des contacts simples, et extrêmement rapides, rendus encore plus insignifiants par la répétition journalière de ce rituel.
Maintenant imaginez multiplier pourtant ce minuscule contact par 100. Voire 1000. La surface de vos mains, par exemple.
Imaginez-le en plus de cela, non plus fugitif, mais permanent.
Fermez les yeux, et joignez vos mains l'une contre l'autre en les frottant doucement, comme pour caresser réciproquement vos paumes, tout en les gardant tendues.
Vous sentirez l'esquisse d'une infime partie de ce qu'on peut ressentir quand on masse une personne.
Et pourtant c'est déjà fabuleux, non ?
Depuis que j'ai pu assouvir cette passion de masser, on m'a dit très souvent que j'avais les "mains magiques". Surtout les femmes, qui ont plus de sensibilité que les hommes, et n'ont pas peur de dire ce qu'elles ressentent quand je les masse.
C'est drôle d'ailleurs, les hommes ne se font masser que quand ils ont mal. Ils se font masser le dos, remercient et repartent en baissant la tête, comme coupables de se sentir mieux. Les femmes, elles, viennent quand elles ont mal, pour des douleurs musculaires quelconques, mais aussi quand elles ne sont pas bien, énervées, déprimées, un peu perdues ou tristes, ne serait-ce que pour trouver quelques heures (je ne compte pas mon temps) de relaxation, de relâchement, d'abandon sans avoir à réfléchir, et repartir plus sereines.
J'aime à penser que je fais du bien aux corps, mais aussi aux esprits, sans quoi le corps aurait bien peu de poids... Quand je masse un dos, des jambes, des bras, des épaules, les pieds, les mains ou le visage, ce sont à chaque fois des émotions différentes, des réactions différentes. Comme je le dis toujours : goûter chaque instant comme si c'était le dernier.
Ces instants-là ont quelquechose en plus et se goûtent avec ce petit sourire qui vient naturellement sur les lèvres lorsque vos papilles se retrouvent tout émoustillées par un bonbon acidulé ou une tranche de mandarine un peu gispre...

Des mains magiques. Ou des sensations extraordinaires, magiques.
Parce que c'est le terme juste.
Magique.

Je te l'ai déjà dit.
Moi j'aime la magie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Aaahhhhh.... me parle pas de kiné :)

Marrant, moi j'ai un odorat et un goût de merde, mais une très bonne vu et oreille...