lundi 7 janvier 2008

Encore un poème...

Allez, je me relance.
Cette fois dans un tout autre genre, bien plus fluide, à se laisser porter, bercer. Je n'en dis pas plus je laisse les mots commencer à s'écouler...

Je l'ai nommé :


Marine

Il regardait le vide,
Scrutait le néant.
Une pâle aurore, seule,
L'éclairait faiblement.
Aucune larme ne roulait plus
Sur ses joues creuses
Et ses yeux vides
Semblaient songeurs.
Marin d'un jour
Il l'avait été toujours.
Et lorsqu'expira son bateau
Il rendit avec lui son dernier soupir.
Sans quitter le bateau,
Sans abandonner le navire,
Sans bruit ni remord, héroïque,
Il se fondit aux flots bienfaisants,
Confiant son corps aux coraux,
Il fit pour la dernière fois le salut de l'Aspirant.

Chaque heure qui passe l'éloigne du jour,
Squelette blanchi par la rosée,
Nuit et jour laiteux dans un même lit couchés,
Vie du bateau, du marin, une commune mort
Fusion parfaite, union de forts.
Et dans ce coeur de vie morte,
Quelque chose de peu commun,
Un squelette et un bateau,
Ressentant tous deux enfin,
La même émotion... d'éternité, inutile et parfaite.

--- Février 90

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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