vendredi 19 janvier 2007

Jeunes et Vieux...

Je viens de rentrer en métro.
Une bande de jeunes, style petites frappes qui se la jouent racaille, parlant fort, regards biaisés et fuyants, habillés qu'on dirait que c'est carnaval, environ 20 fois trop grand pour eux (à tel point qu'une similitude certaine avec le pingouin s'imposa à moi lorsque plus tard, je les regardait marcher dans leurs baggys qui se rejoignent sous le genou), casquette de travers sous les capuches et autres bas de pantalon relevé sur le mollet, bref, vous voyez bien le tableau. Les petits gamins qui se prennent pour des caïds.
J'aime pas ce genre de gamins. Envie de les claquer. De leur dire de redescendre sur Terre. Et ça beugle, et ça prends l'accent de la téci-et-zyva-kestu'm'fais-là, et ça roule (parfois allume même !!!!) ses joints dans le métro, et ça se croit tout permis à 12 ans. J'habite moi-même depuis des années dans une de ces cités, où jour comme nuit, ces voix importune troublent sans arrêt le bruit de fond d'une route ou la climatisation du voisin. Il m'arrive de comprendre pourquoi des gars pètent un cable, sortent leur fusil, et tirent sur ces gamins. Quand tu ne peux plus dormir pendant des semaines parce que ces petits branleurs sont dehors sans arrêt et font du bruit, les nerfs craquent. Je ne l'excuse pas. Mais je le comprends.
Maintenant revenons plutôt au sujet de ce billet...
J'ai aperçu à ce moment non loin de moi un vieil homme. Il ne devait pas avoir moins de 85 ans, vous savez quand la vie a marqué de rides et de taches un visage, que la peau commence à devenir translucide. Mais il avait des yeux... Des yeux bleus... Un regard perçant, d'une force incroyable, fantastiquement expressif, et il regardait aussi ces mômes.
Et dans ce regard on pouvait lire l'essence même du désespoir, la quintessence de la tristesse à voir une jeune génération pareille. "C'est pour CA qu'on s'est battu plusieurs fois au siècle dernier ?". Voilà les mots que ses yeux hurlaient...
Et lorsque sa tête est retombée, détournant son regard affligé, on pouvait voir ses épaules tomber encore plus, portant tout le désespoir d'un avenir qu'il avait voulu meilleur...
Lorsque je suis sorti de la rame, je lui ai adressé un sourire. Un vrai sourire, franc. Et il me l'a rendu. Un beau sourire sur ces lèvres déformées par la vieillesse. Un sourire qui disait juste "Merci".

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