15 ans déjà que tu n'es plus là, la douleur, elle, est toujours aussi présente, aussi vive.
On m'avait dit que le temps l'efface.
Ceux qui m'ont dit ça n'ont jamais ressenti cela.
Rien ne l'efface. Rien.
Alors je fais mon petit rituel du jour. Puisque je ne suis pas en mesure de venir sur le bout de caillasse qui sert à marquer l'endroit où l'ensemble du cheptel humain se rend pour rendre hommage à ses disparus, je le fais à ma manière, de mon côté.
Il pleut et fait froid. Probablement pas aussi froid que tu as eu, ce jour, il y a 15 ans, mais ça mordait quand même avec l'eau qui tombait dru. Sous mon large Stetson (il t'aurais carrément plu, je le sais !), la pluie n'atteint pas mon visage.
J'ai une musique que tu connaissais bien et que tu adorais dans les oreilles.
On a passé une nuit complète à danser dessus, en boucle, comme des tarés en buvant tout ce qui nous passait dans les mains. J'en ai toujours le sourire aux lèvres en y repensant :
Et comme j'habite juste à côté du cimetière, je me suis dit que si je ne pouvais pas te rendre hommage directement, si moi je ne pouvais pas venir à toi, je pouvais te donner un peu d'espace pour que toi tu viennes à moi.
Alors j'ai marché deux petites heures dans ce cimetière pas immense mais très dense. Lisant les inscriptions sur les tombes, pensant à toi.
15 ans déjà.
Tu me manques, mon frère.
† Peter.
1973-2001
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